Fils du roi, Caspian a été élevé pour devenir souverain à son tour, au moment où le trône lui reviendrait. Il reçut une éducation en conséquence, et fut rapidement officiellement déclaré Prince héritier du royaume de Telmar. L'enfance de Caspian fut donc en demi-teinte. D'un côté, il recevait énormément d'attention de la part de la noblesse telmarine. De l'autre, il se sentait un peu délaissé par son père, qui commençait à dépérir sous les effets du poison d'Erzran Miraz. Très proche de son précepteur Cornelius, Caspian trouvait du réconfort dans les histoires, les contes et légendes que lui racontait le vieux professeur.
Plus l'état de son père déclinait, plus son oncle Miraz prenait soin de lui. Caspian, loin de se douter qu'il était l'instigateur de la situation, se montrait reconnaissant envers Erzran, et supposait qu'il cherchait à l'aider à surmonter cet épreuve.

Caspian entrait tout juste dans l'adolescence lorsque son père décéda enfin. Les mois suivants la tragédie furent difficile, mais le prince parvint à les surmonter, entouré par sa famille et motivé par le désir de rendre fier son père disparu, en devenant un souverain bon et juste. Durant ces années d'adolescence, Caspian étudia studieusement, et passa beaucoup de temps avec ses cousins, Esméralda et Jason. Son oncle prenait également grand soin de lui. A aucun moment, Caspian ne songea à ce qui se tramait dans son dos.

Il commençait à devenir un jeune homme lorsque Cornelius vint le réveiller au beau milieu de la nuit pour le pousser à fuir le château. Les hommes d'Erzran venaient pour le tuer. Caspian mit un peu de temps à comprendre la situation : il devait bientôt accéder au trône, et son oncle cherchait à l'éliminer pour que la couronne revienne à Jason.
Digérant péniblement ce qu'il vécut comme un véritable coup de poignard dans le dos, Caspian se réfugia dans la forêt et souffla dans la corne de la Reine Susan, que lui avait confié Cornelius. Entouré par les rois et reines qui avaient répondu à l'appel de Caspian, le prince se résolut à organiser une résistance pour récupérer la place qui lui revenait de droit. Le moment était également venu de mettre un terme à l'oppression des narniens.
L'échec du premier assaut contre le château de Miraz ne découragea pas Jason, au contraire. D'une part, il avait appris que son oncle était à l'origine de la mort de son père, d'autre part, sa cousine Esméralda s'était ralliée à sa cause. Même si la situation des narniens était délicate, il se sentait fort.

Le passage de l'Etoile et le retour d'Aslan apportèrent la victoire à Caspian. Miraz prit la fuite, et Jason, qui avait espionné son père pour le compte de Caspian, rendit ses droits à son cousin. Reconnaissant envers Esméralda et Jason, en qui il avait à présent totalement confiance, Caspian les nomma Gouverneurs des Îles Solitaires, loin de se douter que cette décision participerait à sa chute, deux ans plus tard.
Couronné roi sous le titre de Caspian X, le nouveau souverain assuma sa charge avec justesse et bienveillance. Les Pevensie repartis dans leur monde, Caspian souhaitait reconstruire un monde proche de celui qui avait été établi par les anciens rois et reines.

Acharné dans sa tâche, Caspian n'entendit pas les rumeurs qui s'élevaient depuis les Îles. Il ignora également le froid qui commençait à s'étendre sur les terres narniens. Lorsqu'il se décida enfin à réagir, il était trop tard. Jadis était de retour, plus puissante que jamais. Le combat était perdu d'avance. Désirant protéger son peuple, Caspian battit en retraite et quitta Telmar en compagnie des derniers survivants. Il ne savait pas où les conduire, mais il pensait qu'ils seraient plus à l'abri dans les nombreuses forêts narniennes.
De nouveau, l'Etoile Liliandil lui offrit le salut. Protectrice du Roi, celle-ci lui créa un havre de paix, un endroit dans lequel les narniens seraient protégés des maléfices de Jadis : la Clairière des Mirages. Seuls les véritables alliés de Caspian parvenaient à voir la Clairière. Une magie simple, mais puissante.

Pendant quelques semaines, Caspian se creusa la tête pour trouver une solution. Il refusait d'échouer, mais il le reconnaissait, la Sorcière Blanche le surpassait. Les surpassait tous. Le retour inattendu des Pevensie lui redonna un peu d'espoir. Bien décidé à ne pas laisser la tyrannie gagner de nouveau, Caspian prit ses responsabilités. Il interprétait l'arrivée d'autres êtres humains comme un signe d'Aslan : le moment était venu de trouver une solution.

Orion est né du temps de l'oppression telmarine. Comme de nombreux centaures, sa famille s'était réfugiée dans les bois, vivant dissimulée du regard de tous, condamnés à la clandestinité et à l'obscurité. De fait, Orion a grandi en apprenant à se cacher et à se murer dans le silence de la résignation. Jamais de révolte, jamais de revendication. Les Andras, comme de nombreux narniens, avaient choisi la survie plutôt qu'une lutte perdue d'avance.
A cette époque-là, encore jeune centaure, Orion était tiraillé entre son désir de justice et d'égalité vis à vis de son peuple et son respect et son obéissance envers sa famille. Mais il était déjà un esprit combatif, bercé de grandes idées et de valeurs de l'Ancien Temps. Il décida donc de ne pas choisir. Il s'entraînait en cachette, cependant, cette préparation guerrière était personnelle et jamais, il ne songea à attaquer des telmarins.
Parallèlement à sa formation militaire très partielle, du fait de l'absence d'un maître d'arme expérimenté, Orion bénéficiait de tout l'héritage de son espèce. Comme pour conserver une mémoire envolée, sa mère lui apprenait l'histoire de Narnia. Quant à son père, Sirius, il lui enseigner à observer et lire les astres.

Lorsque Caspian déclara la guerre à son oncle, Orion, comme son père, demeurèrent assez méfiants à l'égard du telmarin révolté. Ils avaient eu vent de la fuite du prince, mais ne l'avaient pas encore rencontré. C'est en le voyant se tenir si fier et si déterminé auprès des Rois et Reines de l'Ancien Temps qu'ils comprirent que Caspian représentait l'avenir des narniens. Pour Orion, si les Pevensie lui accordaient leur confiance, alors il était digne de recevoir la sienne. Peut-être que le monde n'était pas aussi binaire qu'il le pensait. Peut-être qu'une paix était possible.
Orion se présenta à Caspian et lui offrit son épée, que le prince accepta. Mais l'éducation militaire d'Orion demeurait imparfaite : son père, qu'il n'avait jusqu'alors jamais vu manier l'épée, s'avérait être un très bon épéiste, et il lui parfit sa formation guerrière. Et puis, Orion avait de la chance, le roi Edmund s'entraînait souvent avec lui.
A la bataille du château de Miraz, Orion combattit vaillamment. Son père également. Mais la déroute était grande, et Sirius commençait à vieillir : devant les yeux d'Orion, il s'éteignit après avoir reçu la flèche d'une arbalète telmarine en plein coeur.
Cette perte affecta énormément Orion, cependant, il avait pris de l'âge et de la maturité. Plutôt que d'en vouloir aux telmarins, il préféra penser que ces conflits devaient suffire et décida d'oeuvrer avec plus de vigueur au retour de la paix et à la chute de Miraz.

Lorsque l'Etoile passa, Orion regardait les cieux. Contrairement à beaucoup d'autres créatures qui vécurent leur humanisation comme une épreuve difficile, Orion n'éprouva aucune peur, ni appréhension. Il avait lu dans l'étoile Lilandil et savait que cette transformation n'était pas une malédiction mais bien l'Espoir de lendemains meilleurs.
Une fois la guerre terminée, il fut récompensé pour son courage et nommé général de Caspian X. Observant quotidiennement les astres, il y discerna une chose étrange, un présage inquiétant, conforté par les murmures des arbres et la fraîcheur des brises pourtant printanières. Après de nombreuses tergiversations, il se décida à alerter son roi. Mais il était trop tard, Jadis avait pris possession de Narnia.
Accompagné des derniers survivants, Orion trouva refuge à la Clairière des Mirages. Aujourd'hui, il fait parti des principaux leaders de la résistance, mais plus les jours passent, plus il se persuade que les armes ne pourront rien contre la Sorcière Blanche. Proche d'Edmund, à présent revenu en terres narniennes, il lui a soumis l'idée de quitter la Clairière pour tenter de retrouver Aslan ou Lilandil. Orion est persuadé que seule la vieille magie sera leur salut.

Jeune faune orpheline à sa naissance, Mereen a été recueillie par Gremick, un nain solitaire et renfrogné, réfugié dans la forêt à cause de la persécution telmarine. Bien que d'un naturel grognon, Gremick se montra heureux de recevoir cette compagnie inattendue et éleva Mereen comme sa propre fille. Il lui transmis l'héritage nain, si bien que, malgré son apparence de faune, Mereen, pendant de nombreuses années, ressemblait à une jeune naine dans sa manière d'être, de faire et de penser.
D'un tempérament doux, empathique, mais taquin, Mereen adoucit le caractère de Gremick. La relation entre la faune et le nain était fusionnelle. Gremick aimait Mereen comme la chair de sa chair, et veillait à sa protection en la retenant presque prisonnière. De fait, tous deux vivaient reclus : Gremick craignait le contact extérieur. Mereen, quant à elle, nourrissait l'envie de parcourir les contrées autour desquelles elle s'inventait des récits. Elle souhaitait également rencontrer d'autres faunes, et de manière générale, d'autres personnes. Mais elle tenait énormément à son père adoptif et ne parvenait à se résigner à s'enfuir, en le laissant seul, ni même à lui désobéir et lui causer de la peine. Condamnée à l'isolation, elle rêvait d'Archenland, de Calormen, des Îles Solitaires, mais aussi de Telmar. Elle imaginait le roi, dont elle ignorait tout, siégeant dans son grand château. Elle était loin de se douter qu'à ce moment-là, le prince Caspian prenait la fuite et qu'une guerre entre narniens et telmarins était sur le point d'éclater. Ils n'étaient que des concepts, sans visage et sans nom.

Le premier véritable contact que Mereen eut avec le monde extérieur résulta d'un concours de circonstance. Un faune blessé lors d'une rixe avec des soldats de Miraz avait trouvé les terres secrètes de Gremick et Mereen. Mereen entreprit de l'aider et batailla pour convaincre Gremick de la laisser s'occuper de l'infirme. Une fois rétabli, le faune, avant de retourner auprès des narniens, raconta à Mereen tout ce qu'il était en train de se produire : Caspian, la guerre, le retour des Pevensie. Ils discutèrent également longuement des faunes, de leur histoire, si bien que c'est le cœur lourd que Mereen laissa filer ce visiteur imprévu.
Pendant plusieurs semaines, la faune réfléchit. L'idée de rejoindre les narniens la taraudait grandement, mais elle savait qu'elle se heurterait à un refus ferme de Gremick. Elle n'était pas prête à l'affronter. Mais plus les jours passaient, moins elle supportait sa réclusion. Alors, le cœur déchiré, elle décida de s'enfuir pour retrouver les narniens. Elle maîtrisait la médecine par les plantes, utile lorsque l'on vit coupé du monde, et pensait pouvoir se rendre utile en ces temps de troubles.

Au bout de trois jours de marche, à errer dans un bois qu'elle ne connaissait pas, elle fut enfin retrouvée par un centaure, Orion Andras, qui l'a conduit au campement.
Les premiers temps dans ce « nouveau monde » s'avérèrent compliqués pour Mereen. D'un coté, elle découvrait enfin le monde et se montrait curieuse de tout, d'un autre, elle ignorait les codes sociaux et laissait son caractère bienveillant mais espiègle s'exprimer librement. Le passage de l’Étoile n'arrangea pas les choses. Le fait de se sentir utile atténué un peu son sentiment de culpabilité vis-à-vis de Gremick. Sur le camp, les narniens, qu'elle soignait, l'appréciaient beaucoup, et Caspian lui-même, venaient régulièrement lui demander ses services de guérisseuse.
Lorsque la guerre fut finie, Caspian nomma Mereen « médecin guérisseuse », une fonction qu'elle remplit avec implication pendant deux ans.
Mais le retour de Jadis chamboula cette quiétude. La première pensée de Mereen fut pour Gremick, Que devenait-il ? Était-il en sécurité ? La faune s'inquiétait grandement. Par ailleurs, avec le gel et les premiers flocons, elle manquait de ressources pour préparer ses décoctions et ses « potions ». Elle ne pourrait bientôt plus soigner personne. Mereen savait néanmoins qu'en Archenland, l'hiver ne s'était pas encore abattu. Elle demanda donc à Caspian l'autorisation de se rendre dans ces terres qui lui étaient inconnues pour faire le plein de plantes. Avec réticence, Caspian accepta mais fit promettre à Mereen d'être prudente. La faune partit donc pour Archenland. Seulement, une fois là-bas, alors qu'elle logeait à Anvard, Jadis assiégea la ville et se heurta à la protection des fées. Malgré leur échec, les troupes de la Sorcière continuaient de surveiller les frontières archenlandaises : tout ceux qui en sortaient étaient tués. Impossible de quitter ces terres.
Aujourd'hui, Mereen est donc coincée à Anvard. Loin des siens et de son roi, elle cherche toutefois à se rendre utile en partant à la recherche de La Floraison, non sans l'idée de ramener l'aide des fées à la Clairière des Mirages.