La nuit était tombée depuis bien longtemps sur les contrées narniennes. Le temps tournait à l’orage, l’air était lourd, comme si d’un moment à l’autre, la foudre allait frapper. Hewin leva les yeux au ciel, les nuages couvraient les étoiles ce soir. L’esprit ne pouvait même pas percevoir un rayon de lune. L’absence des astres lui fit penser à sa vie d’avant. Sa vie d’esprit. Sa vie avant sa transformation. Depuis tout était différents, elle avait du prendre possession de ce corps humains, cacher ses pouvoirs pour être en sécurité. Elle avait également appris à se battre, le poignard restant sans doute son arme de prédilection, elle savait toutefois manier l’arc également.
Tant et si bien qu’au fur et à mesure de son expérience humaine, elle avait développé un certain talent pour la discrétion, l’espionnage, la chasse. Hewin était pour trouver ceux qui ne souhaitaient pas l’être, elle savait adapter son caractère à la personnalité de chacun pour en obtenir ce qu’elle souhaite. Oui au fil des années la brune avait fait en sorte de construire une solide carapace.

Ce soir elle avait rendez vous. Rendez vous avec un noble, un roi peut être. La missive qui lui avait été transmise était brève, mais on pouvait y déceler une plume fière et emplie de noblesse. Le message lui donnait rendez vous, ici, ce soir à minuit. Et l’heure approchait.
Hewin n’acceptait pas de rencontrer n’importe qui, mais le message lui proposait un nouveau contrat, une nouvelle mission. L’esprit était devenu mercenaire à force de voyage, de combat, de rencontre. Elle avait toutefois une éthique bien à elle. Depuis le retour de la sorcière blanche, et son désir de tuer toutes créatures vivantes, Hewin avait réussi à épargner des vies. Si le contrat concernant un des siens, un esprit, un faune, un centaure, un nain… Elle s’appliquait à ne pas l’honorer, où en tout les cas, à l’honorer avec le cœur d’un autre.

En ce qui concernait ce nouvel employeur, Hewin n’avait aucune information. Elle devinait qu’il s’agissait d’un noble à la plume, elle avait d’ailleurs beaucoup affaire à eux, sans doute des hommes trop lâches pour tuer leurs ennemis de leur propre main. Peut être était ce homme, peut être une femme, rien d’autres dans la missive ne lui avait donner d’indices.
A l’abri de l’ombre, cachée dans l’obscurité grâce aux nuages qui cachaient étoiles et lune, l’esprit attendait patiemment.